Dr Azzam AWADA

Chirurgie des ovaires et des trompes par cœlioscopie

Pour maladies bénignes

Pour quelles raisons propose-t-on une chirurgie des annexes par cœlioscopie ?

La chirurgie des annexes est proposée lorsque le traitement médical est inefficace pour traiter la maladie ovarienne ou la maladie des trompes dont souffre la patiente.

Principales indications :
Kyste « organique » de l'ovaire

De nature bénigne (vrai kyste de l'ovaire, qui ne disparaîtra pas de lui-même).

Options : Kystectomie (jeune femme) ou Ovariectomie (femme proche ménopause)
Endométriose

De l'ovaire, des trompes, ou du péritoine.

Adhérences des annexes

Accolements anormaux suite à une chirurgie ou une infection des trompes (salpingite).

Grossesse extra-utérine

Grossesse qui se développe dans la trompe, sur un ovaire, ou dans l'abdomen.

Infection des annexes

Salpingite, ovarite, abcès de la trompe ou de l'ovaire, pelvipéritonite.

Stérilité

Obstruction des trompes utérines (souvent suite à une salpingite).

Ou désir de stérilisation définitive par pose de clips chirurgicaux.

En quoi consiste la cœlioscopie ?

La cœlioscopie (de « cœlio » = ventre, et « scopie » = regarder) consiste à pratiquer la même intervention qu'à ventre ouvert, mais sans ouvrir la paroi du ventre.

Techniques utilisées :
Optique

Caméra introduite dans l'ombilic, reliée à un écran de télévision.

Gaz CO2

Soulève la paroi du ventre, créant un espace pour opérer.

Trocarts

Instruments de 5 à 10mm pour opérer (pinces, ciseaux, coagulation).

Défis techniques pour le chirurgien :
Vision en 2D seulement
Pas de contact tactile direct
Mobilité limitée des instruments

Intérêts de la cœlioscopie vs chirurgie « classique »

Ces intérêts sont multiples et ont été maintes fois prouvés par des études comparatives, notamment en chirurgie gynécologique et digestive.

Moindre douleur

Diminution de l'agression chirurgicale sur le corps.

Moins d'infections

Diminution du risque infectieux post-opératoire.

Complications pariétales

Moins d'abcès de paroi et d'éventrations.

Durées réduites

Hospitalisation et arrêt de travail plus courts.

Moins d'adhérences

Diminution du risque d'adhérences dans le péritoine.

Esthétique

Cicatrices de très petite taille.

L'intervention est-elle toujours possible par cœlioscopie ?

Il arrive parfois qu'une intervention initialement prévue par cœlioscopie s'avère finalement impossible avec cette technique, une fois que le chirurgien a un véritable aperçu de « l'état des lieux ». Dans ce cas, il faut ouvrir le ventre pour terminer l'intervention en sécurité.

Complications possibles

Important : La cœlioscopie n'est pas une « petite chirurgie » ! Comme toute intervention, elle comporte des risques opératoires et anesthésiques.

Hémorragies

Pendant l'intervention ou secondaires, obligeant parfois à ouvrir ou ré-intervenir.

Complications infectieuses

Infections urinaires, de paroi, du site opératoire, péritonites.

Occlusions intestinales

Impossibilité de faire des gaz et d'aller à la selle.

Plaies d'organes

Vessie, uretères, rectum, intestin grêle nécessitant réparation.

Heureusement, ces risques sont limités
< 1/10.000
Mortalité
< 1/500
Complications graves
1-3 jours
Hospitalisation
2 semaines
Arrêt de travail

Devient-on ménopausée après l'intervention ?

La ménopause est liée à l'arrêt de production des hormones ovariennes. Le type d'intervention détermine l'impact sur la ménopause.

PAS de ménopause
  • Kystectomie seule (pas d'ablation d'ovaire)
  • Ablation d'UN SEUL ovaire

L'ovaire restant assure la fonction hormonale normale.

Ménopause immédiate
  • Ablation des DEUX ovaires

Possible traitement hormonal substitutif.

Impact sur la vie quotidienne et la sexualité

Vie quotidienne
AUCUN changement

Après le 1er mois post-opératoire

Sexualité
AUCUN changement

Si conservation ovarienne

Attention : Ménopause si ablation des 2 ovaires
Procréation
Souvent AMÉLIORÉE

Traitement des causes de stérilité

Un ovaire = fonction normale